C’est durant une longue période de convalescence et comme une façon de se ré-approprier la vie, petit bout par petit bout, que Magali Gérard s’est mise naturellement à réaliser sa première mosaïque sous forme de tableau, en morceaux de papier découpé, il s’intitule L’homme masqué. Cette création ne l’a jamais quittée et orne les murs de son atelier.
Après une formation professionnelle auprès d’un maître mosaïste, cela fait maintenant 15 ans qu’elle se consacre à cet art. Elle explique que chaque mosaïque s’élabore avec des techniques différentes, des spécificités et des contraintes liées à leur finalité dans des matériaux très divers et dont les applications et les motifs sont quasiment infinis. L’expérimentation et l’innovation dans ce domaine l’intéressent et la motivent. Elle apprécie le travail de la matière, comme par exemple le ciment qu’elle pigmente et façonne comme du béton lissé, ciré.
A travers ses créations, elle tente d’éveiller nos sens et notre imaginaire qui, selon elle, sont en train de se perdre dans ce monde. Elle pense qu’il est important d’insuffler une âme à chacune de ses œuvres pour qu’elle puisse devenir unique et universelle.
Et, nous confie Magali Gérard en citant Peggy Vance : Nous sommes peut-être tous mosaïstes au fond de nous-mêmes. Qui peut en effet résister à la tentation de poser le dernier morceau de puzzle ou de créer un dessin avec des boutons dépareillés ou des bonbons ?
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L’atelier
magali gerard 1Mon atelier se situe au pied d’un havre de verdure marseillais, le Parc Longchamp, au sein de la structure Atelier le B.E.L (« le borgne extra-lucide ») qui regroupe plusieurs artistes : peintre, sculpteur, ferronnier, créateurs de mode et de luminaires, ancien acrobate reconverti dans la coiffure, plasticien. Autant de savoir-faire qui aboutissent parfois à des créations communes. Sur fond musical (radio, CD de l’un ou l’autre), l’espace commun aménagé d’un comptoir et d’un salon « cosy » qui sert également de showroom, permet des moments de pause, café ou autre, et toutes sortes d’échanges entre nous, avec un voisin venu nous saluer ou une personne désirant découvrir nos dernières créations.magalie gerard 3
L’espace évolue et se transforme régulièrement en fonction des expositions et des évènements impliquant les artistes qui y travaillent ou autres.
Dans mon atelier, on trouve de tout ou presque ! J’ai souvent entendu : « Mag, tu n’aurais pas…? » Pour pouvoir accéder rapidement à ce dont j’ai besoin, tout est trié et rangé par couleur, matière et fonction d’utilisation. Évidemment, je rêverais d’un atelier immense. En fait, le « petit plus » serait un accès extérieur version jardin : le cimentage, le ponçage ou l’application de certains produits en seraient facilités. Mais aussi parce que la nature est une source d’inspiration inépuisable.
Les matériaux
J’utilise bien sûr les matériaux classiques en mosaïque : pâte de verre, marbre, émaux de Venise, grès cérame, que j’achète à des fournisseurs spécialisés se trouvant principalement entre Paris, Lyon et l’Italie. Mais j’aime l’usage d’autres matériaux comme les coquillages, les galets, les éléments de récupération, qui sont chinées, glanées au gré de coups de cœur et de pérégrinations, et que j’appelle « mes trésors », sans oublier la documentation et l’outillage nécessaire à la taille, la construction et l’élaboration d’une mosaïque : pinces coupantes, marteline, rétro-projecteur, colles, pigments, huile de lin, filet, bois divers, scie sauteuse, vis et attaches, structures métalliques, qui sont autant de possibilités de réalisations et de créations.