Quilteuse
Quel rapport existe-t-il entre les mathématiques et les patchworks de Fabienne Chabrolin ? Une certaine idée de la géométrie, sans aucun doute, un usage immodéré des formes simples : carrés, rectangles, triangles, et surtout les ellipses qui entrent dans la composition de la série de patchworks A la manière de Vasarely.
On le voit : Fabienne Chabrolin reste marquée par une carrière de professeure de mathématiques. Mais sa passion pour la couleur et la couture, nourrie depuis l’enfance, l’a conduite à une réorientation professionnelle : désormais, elle s’emploie à réaliser des courtepointes contemporaines rythmées par les couleurs vives et par l’usage de tissus rayés ou à pois, souvent soulignées de lignes de piqué avec des cotons à broder colorés.
Si l’essentiel de son travail est consacré au patchwork, Fabienne Chabrolin ne s’interdit pas d’explorer d’autres domaines, comme la broderie, la réalisation de bijoux, le travail de la pâte polymère.
L’atelier
filamalice 2berMon atelier est une pièce de 10 m² : une grande armoire occupe un pan de mur et met à l’abri du regard et de la poussière une multitude de bobines de fil, boutons, rubans, aiguilles coupons ou chutes de tissus de coton, de soie ou de laine.
Une armoire en pin contient les tissus plus ou moins soigneusement pliés et rangés par couleurs. Une grande table également en pin accueille ma machine à coudre et mon tapis de coupe.
filamalice 3berUne vielle machine à coudre mécanique encombre l’espace : je ne compte plus le nombre de fois où je m’y suis cognée ! Mais je ne veux pas m’en séparer !
Lorsqu’un projet de patchwork est en cours, mon atelier est sens-dessus-dessous : une chatte n’y trouverait pas ses petits ! Les coupons sont sortis, choisis ou rejetés, et, emportée par ma frénésie de couture, je néglige souvent de les replier au fur et à mesure ! Les fils coupés jonchent le sol. De ce tohu-bohu sort un patchwork, ou un sac. Parfois un bijou brodé…
Vient alors le temps du rangement pour laisser la place à un nouveau projet : l’atelier est alors métamorphosé, bien rangé et balayé, pour quelques heures ou quelques jours !
filamalice 5berMon rêve ? Un atelier lumineux de 100 m² avec une grande table de travail au centre et des armoires spacieuses contre les murs.
Les matières
La plupart des patchworks que je réalise sont en coton : tissus du commerce ou batik teints dans mon garage, mais aussi coupons récupérés ici ou là, entrent dans la composition de ces courtepointes.
Les molletons utilisés entre le dessus et la doublure des quilts sont en polyester, mais j’utilise aussi des molletons en fibres naturelles (coton ou cellulose de bois). J’utilise également des tissus de soie ou des lainages pour des œuvres de taille réduite.
J’emploie des fils en polyester ou en coton, des rubans à broder, des boutons. Mais, une fois le patchwork assemblé, le plus important reste le travail de piqué ou quilting qui maintient le sandwich d’étoffes : il est réalisé à la main avec un coton à quilter (méthode traditionnelle) ou un coton à broder DMC n°5, lorsqu’on veut mettre en valeur les points. Le quilting peut être aussi réalisé à la machine pour produire un effet plus contemporain. C’est par exemple le cas des patchworks A la manière de Vasarely dont les ellipses, coupées à bord franc et thermocollées, sont maintenues par un piqué libre à la machine en spirale.
Les créations du fil à malice
Les ouvrages que je réalise sont des patchworks qui combinent tradition et modernité : les motifs puisent parfois dans la bibliothèque des modèles enrichie par une longue pratique au cours des siècles. Mais ils s’en affranchissent souvent pour être réinterprétés de manière plus contemporaine. C’est le cas, par exemple, des patchworks A la manière de Vasarely dont les ellipses peuvent évoquer le schéma traditionnel des ailes de moulin, dans une interprétation tonique, qu’il s’agisse du choix des couleurs ou des tissus.
Ces ouvrages sont de dimension moyenne – 1 à 1,4 m de côté – ce qui les qualifie pour devenir des tentures à accrocher aux murs, mais également des couvertures de lits d’enfant.
Dans ma tanière, on peut aussi trouver des bijoux et des sacs, toujours dans l’esprit « patchwork » qui allie parfois l’usage de tissus et d’autres matériaux, comme la pâte polymère.